Dieu & Belgarath [Exil] vs [F.S.P.] Dacha

Subjugué par une telle providence, Belgarath se rua chez Dieu, toujours en robe de chambre, pour lui annoncer la nouvelle. Un peu étonné de la tenue de son compagnon, Dieu n'en remarqua pas moins la singularité de cette lettre, fort bien écrite, qui les conviait tous deux à un massacre en règle.
La-dite forêt se situait à plusieurs lieues de leur village, aussi nos deux barbus décidèrent de rassembler quelques affaires (viande séchée, litre de vin, hache de guerre) et de se mettre en route sans trop tarder.

Toutefois, avant de partir, ils allèrent consulter l'oracle du village, ancien gladiateur aux pectoraux lustrés, et également cuistot en chef, Léonidas. A la vue de ses deux concitoyens, il cru alors qu'ils étaient venu lui demander le menu du soir ; explication faite, il leur accorda une prédiction pour le moins ambigüe : "Qui a la faveur des Dieux ne peut qu'être victorieux."

Un peu perplexes, Dieu et Belgarath le remercièrent et filèrent vers la forêt septentrionale. Le temps était compté mais hélas, ils durent faire face au traditionnel jeté de cactus de Sainte Sophie, qui courait dehors dans tous les sens, rouge de colère, à l'affut du moindre exilé qui aurait la mauvaise idée de se faire repérer. Un énorme cactus à la main, un plus petit dans l'autre, et son fouet dentelé entre les dents, elle se rua sur nos barbus, désemparés face à une telle furie. Il s'en fallut d'un cheveu pour que Belgarath se retrouve borgne, une épine lui piquant l'arête du nez.
L'unique solution, pour échapper à Sainte Sophie en colère, chose bien connue en Exil, est de trouver très rapidement un candidat plus appétissant.
Signe du destin, pur hasard ou intervention divine, Keldorn, Itaelle et Gilloute sortaient du bar et prirent respectivement en pleine figure, le gros cactus, le petit cactus et le coup de fouet.

Profitant de la démence habitant Sainte Sophie lorsqu'elle se repait frénétiquement de ses victimes fraîchement défigurées, Dieu et Belgarath s'enfuirent à grandes enjambées vers la forêt. Après s'être assuré de leur sécurité, ils se mirent enfin en route, dans la joie et la bonne humeur.

Sur le chemin, alors qu'il s'étaient arrêtés au bord d'un cours d'eau pour prendre des forces, Belgarath se soucia de l'heure et vit à son horloge portable qu'il trimballait sur le dos, qu'il était 17h27m36s. Dieu, dont l'un des dons reconnus et les plus appréciés était la lecture des pensées, capta cette heure erronée et fit remarquer au mage qu'il avançait de 7 secondes. S'ensuivit une pléthore de remarques vaseuses et dénuées d'intérêt sur le pourquoi du comment, alimentée par la gueule de bois phénoménale qu'enduraient hélas les vieux briscards.

Tellement occupés à se donner des coups (de bâton pour l'un, de foudre pour l'autre), ils ne remarquèrent pas les trois curieux personnages qui passèrent pourtant bruyamment devant eux : une Lilly, courant à moitié nue et hurlant telle une possédée, suivie de près par Hell, qui n'avait pas pris ses médicaments anti-débauche-et-agression-sexuelle le matin. Geiko le chat terminait la marche, fermement décidé à attraper ce pervers qui osait s'en prendre à sa Lilly adorée.

Quand enfin Dieu et Belgarath se mirent d'accord, soit approximativement à quelques centaines de mètres du lieu convenu, la nuit était déjà avancée et seule une faible lueur lunaire s'accordait à leur montrer la voie. Reniflant l'odeur du mécréant (autre don, un peu moins apprécié), Dieu en avisa Belgarath, qui d'un geste ample, déchaîna les foudres et fit s'abattre sur sa cible un éclair foudroyant, qui eut pour effet quelque peu dérisoire d'assoupir Dacha.
Sale besogne que de priver un homme du ragoût de son épouse. Aussi, les deux comparses ne firent pas traîner l'affaire.

Prévenu tardivement, le Révérend arriva heureusement à temps pour immortaliser cet instant de gloire d'un flash de son appareil jetable.